• Deux milliards (en anglais) de doses de vaccins à 146 économies et permis d’éviter environ 2,7 millions de décès (en anglais) dans les économies à faible revenu participant à son système de garantie du marché (AMC).
  • Les efforts déployés de bout en bout par le COVAX ont permis aux économies à faible revenu d’atteindre une couverture vaccinale de 57 %avec deux doses, pour une moyenne mondiale de 67 %.
  • Les économies à revenu faible et intermédiaire de la tranche inférieure continueront de recevoir des vaccins contre la COVID-19 et un soutien pour la livraison de la part de Gavi, l’Alliance du Vaccin, en 2024 et 2025, et à ce jour, 58 d’entre elles ont demandé 83 millions de doses pour 2024.


Le COVAX, le mécanisme multilatéral lancé en 2020 dans le but de garantir un accès équitable à l’échelle mondiale aux vaccins contre la COVID-19, cessera ses activités le 31 décembre. Dirigé conjointement par la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI), Gavi, l’Alliance du Vaccin (Gavi), l’UNICEF et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le COVAX a, jusqu’à présent, fourni près de deux milliards de doses de vaccin contre la COVID-19 et de dispositifs d’injection sûrs à 146 économies. On estime que les efforts qu’il a mis en place ont permis d’éviter le décès d’au moins 2,7 millions de personnes dans les économies à revenu faible et intermédiaire de la tranche inférieure (économies à faible revenu) participant à son système de garantie de marché (AMC). Ces derniers ont reçu gratuitement des doses par son intermédiaire, ainsi qu’un soutien essentiel de l’ordre de près de deux milliards USD pour garantir une utilisation effective des vaccins.
Ces 92 économies à faible revenu qui répondaient aux conditions pour participer au programme avec le soutien du mécanisme de financement appelé système de garantie de marché du COVAX (AMC) pourront toujours recevoir des doses de vaccin contre la COVID-19 et une aide à la livraison dans le cadre des programmes ordinaires de Gavi. À ce jour, 58 d’entre elles ont demandé un total de 83 millions de doses en 2024 et prévoient de se concentrer sur le maintien de la protection des groupes prioritaires, notamment les agents de santé, les agents communautaires et les personnes âgées. 

UNE RIPOSTE D’URGENCE SANS PRÉCÉDENT

Tirant les leçons de la pandémie de grippe H1N1, pour laquelle la plupart des pays n’ont pas eu accès aux vaccins, les partenaires du COVAX ont affirmé, dès les premiers instants de la situation d’urgence que constituait la COVID-19, que « personne n’est en sécurité tant que la sécurité de tous n’est pas assurée ». Ils ont ainsi exhorté la communauté internationale à placer l’équité vaccinale au cœur même de la riposte mondiale et ont demandé que chaque pays dispose au moins de doses en suffisance pour protéger les personnes les plus à risque. À la fin de l’année 2020, 190 économies, tous niveaux de revenu confondus, avaient signé des accords de participation au COVAX, ce qui en fait l’un des partenariats multi-latéraux marquants du XXIe siècle. En novembre 2020, il avait recueilli deux milliards USD pour l’achat de vaccins et en janvier 2021, 39 jours après la première administration d’un vaccin dans un pays à revenu élevé, les premières doses fournies par le COVAX ont été administrées dans un pays à faible revenu.
Le COVAX a été conçu comme un dispositif de coordination de bout en bout englobant la recherche-développement et la fabrication, l’orientation politique, l’élargissement de la gamme de vaccins disponibles, les systèmes réglementaires, l’allocation des approvisionnements et les évaluations de l’état de préparation des pays, la logistique, le stockage et l’administration des vaccins, ainsi que le suivi de la couverture et des taux d’absorption des pays. Cependant, en tant que solution d’urgence lancée en pleine tourmente de la pandémie, le COVAX s’est heurté à de nombreuses difficultés. Faute d’avoir pu disposer de réserves de liquidités à l’avance, sa capacité à signer des contrats rapidement avec les fabricants a, dans un premier temps, été limitée. De plus, bien qu’il ait été en mesure d’expédier des doses à 100 économies au cours des six premières semaines du déploiement mondial, les interdictions touchant les exportations et d’autres facteurs ont fait que les gros volumes n’ont été reçus qu’au troisième trimestre de 2021.

Bien que le COVAX n’ait pas pu corriger complètement les inégalités tragiques qui ont caractérisé la riposte mondiale en ce qui concerne les vaccins, il a largement contribué à atténuer les souffrances causées par la COVID-19 dans les pays du Sud. En l’état, cette initiative a fourni 74 % de toutes les doses de vaccin contre la COVID-19 livrées aux pays à faible revenu pendant la pandémie et au total, 52 des 92 économies répondant aux conditions pour bénéficier du système de garantie de marché ont compté sur le COVAX pour plus de la moitié de leur approvisionnement en vaccins contre la COVID-19. Grâce aux efforts inlassables des autorités publiques nationales, des agents de santé en première ligne, des organisations de la société civile et d’autres acteurs, ces doses, livrées gratuitement et complétées par près de 2 milliards USD alloués au soutien à la livraison, ont contribué à porter à 57 %la couverture de la primovaccination dans les 92 économies répondant aux conditions du système de garantie de marché, pour une moyenne mondiale de 67 %. La couverture vaccinale avec deux doses des agents de la santé, qui sont les plus essentiels pour sauver des vies et assurer le bon fonctionnement des systèmes de santé, atteint 84 % dans les économies à faible revenu.
Le COVAX a également déployé 2,5 millions de doses pour protéger les personnes les plus vulnérables dans les contextes humanitaires et lors de conflits au moyen d’un mécanisme unique en son genre, le stock tampon humanitaire (en anglais), conçu en collaboration avec des organisations humanitaires internationales et mis en place en dernier recours pour aller au-devant des personnes que les programmes gouvernementaux peuvent difficilement atteindre. Tenter de fournir de nouveaux produits en dehors des canaux publics s’est avéré incroyablement difficile, mais cet effort a permis de mieux cerner les obstacles systémiques qu’une situation d’urgence mondiale ne fait qu’aggraver. Les pouvoirs publics, les institutions humanitaires, les organismes mondiaux du secteur de la santé et d’autres encore s’attèlent désormais à appliquer ces enseignements aux programmes en cours et plaident en faveur d’une meilleure protection des populations les plus vulnérables en cas de future pandémie.

INVESTIR EN FAVEUR D’UNE RIPOSTE FUTURE S’APPUYANT SUR LES ENSEIGNEMENTS TIRÉS DE L’EXPÉRIENCE

Les réussites et les difficultés qui ont été celles du COVAX alors qu’il tentait de surmonter les inégalités ont clairement démontré que la communauté internationale devait être mieux préparée la prochaine fois qu’une menace virale à potentiel pandémique apparaîtra. La somme considérable d’enseignements tirés (en anglais) de l’effort à nul autre pareil qu’a représenté le COVAX doit être prise en considération au moment d’élaborer la future architecture mondiale de préparation et de riposte face aux pandémies. Il s’agit notamment de renforcer les capacités existantes en prenant les devants pour concevoir une solution de bout en bout qui garantisse un accès équitable et soit axée sur les besoins des plus vulnérables, en lui consacrant des investissements et en la mettant en œuvre ; d’admettre que le nationalisme en matière de vaccins restera une réalité lors des futures pandémies et de mettre en place des solutions pour l’atténuer, notamment en diversifiant la fabrication de vaccins afin que toutes les régions aient accès à l’approvisionnement ; et d’accepter qu’il faut prendre des risques financiers pour éviter des retards potentiellement mortels dans l’élaboration, l’achat et la fourniture de contre-mesures médicales.
Grâce à la collaboration des fabricants, tous les accords d’achat anticipés conclus par le COVAX arriveront à leur terme ou seront résiliés d’ici la fin de l’année 2023, à l’exception d’un seul, pour lequel de modestes livraisons se poursuivront au cours du premier semestre 2024 à l’appui du nouveau programme de vaccination systématique contre la COVID-19.
Les économies rendues possibles par la renégociation des contrats d’approvisionnement permettent dans une large mesure de conserver une partie des fonds du système de garantie de marché du COVAX dans un dispositif d’urgence, la réserve pour les vaccins contre la pandémie, et ainsi de les réinvestir en faveur d’actions concrètes menées en s’inspirant des enseignements tirés du Mécanisme COVAX. Cela englobe la mise en place d’un accélérateur africain de fabrication de vaccins (AVMA), fruit des leçons apprises de la pandémie, quand l’Afrique est restée vulnérable face aux restrictions en matière d’approvisionnement. L’investissement en faveur de l’AVMA mettra à disposition jusqu’à un milliard USD pour soutenir la fabrication de vaccins sur le continent africain. En outre, un fonds de première intervention sera créé pour veiller à ce que le financement d’une riposte vaccinale soit immédiatement disponible en cas de nouvelle pandémie. Ces préparatifs comprennent également le financement de l’initiative « La grand rattrapage » ayant vocation à combler les lacunes en matière de vaccination imputables à la pandémie, qui sont aujourd’hui responsables de flambées de maladies évitables par la vaccination dans le monde entier et qui menacent la réalisation des objectifs du Programme pour la vaccination à l’horizon 2030.
« Des millions de personnes qui sont en vie aujourd’hui ne seraient plus parmi nous sans le COVAX. Ces décès évités signifient que des mères peuvent continuer à élever leurs enfants et que des grands-parents peuvent regarder s’épanouir les générations futures », a déclaré Jane Halton, Présidente du Conseil d’administration de la CEPI. « Bien que construit et financé à partir de rien en pleine tourmente de la pandémie la plus meurtrière que le monde ait connue depuis plus d’un siècle, le COVAX peut se prévaloir de réussites considérables qui se traduisent en vies sauvées. Il a sa place dans les livres d’histoire et peut s’enorgueillir de ce qu’il a pu accomplir. Il est également là pour nous rappeler à toutes et à tous que nous pouvons et devons faire mieux la prochaine fois. »
« La COVID-19 a été le plus grand problème sanitaire de notre époque et nous avons pu y faire face en nous appuyant sur l’innovation et le partenariat à une échelle elle aussi sans précédent », a déclaré José Manuel Barroso, Président du Conseil d’administration de Gavi, l’Alliance du Vaccin. « L’impact du COVAX a été historique, au même titre que les enseignements qu’il nous a permis de tirer sur la manière dont la communauté internationale peut concrètement mieux faire la prochaine fois. Tandis que nous intégrons la COVID-19 dans les programmes ordinaires de Gavi, nous sommes empreints d’une profonde gratitude pour la passion, le dévouement et les sacrifices de tant de personnes à travers le monde qui se sont battues sans relâche pendant trois ans pour essayer de créer un monde plus équitable – en faisant preuve d’un engagement indéfectible à mieux faire en appliquant concrètement les leçons apprises. »
« Les efforts menés conjointement par tous les partenaires pour assurer une riposte équitable à la pandémie ont contribué à protéger l’avenir de millions d’enfants dans les communautés vulnérables », a déclaré la Directrice générale de l’UNICEF, Catherine Russell. « Nous pouvons être fiers collectivement de cette formidable entreprise historique et nous appuyer sur elle pour aller de l’avant. L’UNICEF continuera de fournir des vaccins aux plus jeunes de la planète afin d’enrayer la propagation de toutes les maladies évitables et de mettre en place des systèmes de santé solides pour l’avenir. »

« Nous savions que les forces du marché ne suffiraient pas à elles seules à garantir un accès équitable aux vaccins et aux autres outils », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. « La création du Dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre la COVID-19 et du COVAX a permis à des millions de personnes dans le monde d’avoir accès à des vaccins, à des tests, à des traitements et à d’autres outils dont, sans cela, elles n’auraient pas pu bénéficier. Le COVAX nous a enseigné de précieuses leçons qui nous aideront à mieux nous préparer aux futures épidémies et pandémies. »

Source : Communiqué de presse de l'OMS publié le 19 décembre 2023.